Les comètes, ces voyageuses célestes de roches glacées secondées d’une chevelure de gaz et de poussières, viennent parfois des confins du système solaire. Par exemple du nuage d’Oort, en bordure de notre système planétaire. Mais elles pourraient également être formées au sein d’une zone orbitale bien particulière autour de Jupiter, sorte de "pépinière à comètes". Ce curieux mécanisme pourrait être responsable de deux tiers des comètes dites «joviennes». Tchouri, visitée par la sonde Rosetta, appartient à cette famille.
La Famille des comètes de Jupiter (comètes Joviennes), est composée de comètes à courte période, celle ci sont comprisent entre 5 et 20 ans, la plupart posséderaient une période de révolution de 5,93 à 11,86 ans, valeur comprise entre la période de révolution de Jupiter et la moitié de celle-ci.
Elle proviendraient de la ceinture de Kuiper et ne s'éloignent pas à plus de 7 UA du Soleil.
Leur courte période de révolution font qu'elles reviennent à leur périhélie beaucoup plus souvent que d'autres comètes périodiques, et le fait que beaucoup d'entre elles passent parfois tout prés de la Terre, facilite leur découverte. Ainsi, ces quinze dernières années, il y eu de nombreuses découvertes, et cela augurerait qu'il y en ait encore de nombreuses à découvrir. Certains spécialistes et chercheurs avancent un total de 2800 (588 Cométes de cette famille seraient connues à ce jour).
La durée de leur période de révolution est fortement influencée par la force gravitationnelle de Jupiter. Le fait que la plupart des périodes des comètes de Jupiter soient inférieures à celle de la planète elle-même signifie que chaque siècle on observe une demi-douzaine de conjonctions tangentes, ou les périodes sont tantôt supérieures puis inférieures, dans certains cas, ces conjonctions impliquent des passages proches de Jupiter avec des perturbations gravitationnelles conséquentes.
La grande majorité des comètes de cette famille ont des orbites progrades et une inclinaison généralement inférieure à 30° degrés, comme nous venons de le voir un peu plus tot, plusieurs ont une faible distance minimale d'intersection de l'orbite de Jupiter, ce qui implique des passages proches de la planète et qui dans certains cas, comme pour la cométe D/1770 L1 (Lexell), peu entraîner des changements orbitaux radicaux. Elles semblent résulter de la capture par Jupiter de comètes qui se déplaçaient sur des orbites plus allongées.
La variation des paramètres orbitaux de la comète 54P/de Vico-Swift-NEAT est présentée comme un exemple de comète soumise aux perturbations gravitationnelles de Jupiter : cette comète connaît un passage rapproché de Jupiter en 1968 durant lequel elle passe le 16 octobre 1968 à 0,16 UA de Jupiter, puis subit un changement important d'orbite ; la même chose se produira à la suite d'un autre passage rapproché qui aura lieu le 26 août 2028 à 0,20 UA de Jupiter.
L'influence gravitationnelle de Jupiter n'a pas uniquement pour conséquence des changements d'orbite, mais est également à l'origine d'une classification en sous-groupes de comètes caractérisés par des éléments orbitaux particuliers, tels les membres de la famille des comètes quasi-Hilda, qui sont comme les astéroïdes de la famille Hilda, proches de la résonance 2:3 avec Jupiter, elles ont un demi-grand axe compris entre 3.87 et 4.03 UA, une excentricité en-dessous de 0.4, et une inclinaison inférieure à 20°.
Ces objets, également connus sous le nom de TSC (pour « Capturée en Satellite Temporaire » en anglais), se font fréquemment capturer temporairement comme satellite ou entrent en collision avec Jupiter ou ses lunes (comme Shoemaker-Levy 9 en 1994).
Une petite partie d'entre elles possède une faible Distance minimale d'intersection de l'orbite terrestre (E-DMIO), ces comètes sont les corps ancestraux à l'origine d'essaims météoritiques, telle 7P/Pons-Winnecke pour les Bootides de juin ou 21P/Glacobini-Zinner pour les Draconides d'octobre. Les orbites des jeunes comètes ont un paramètre de Tisserand supérieur à 2 (les cométes de la famille de Jupiter ont un paramètre de Tisserand compris entre 2 et 3), les comètes avec un paramètre de Tisserand supérieur à 3, ne croisant pas Jupiter, ne sont pas considérées comme appartenant à la famille de Jupiter.
Les noyaux des comètes joviennes sont constitués, avec quelques variations individuelles, de 25 % d'eau, 5 % d'autres glaces volatiles, 35 % d'hydrocarbures et 35 % de silicates. Ils forment généralement des sphères d'un diamètre inférieur à 10 km, leur albédo allant de 0,02 à 0,05 et sont caractérisés par une période de rotation de moins de 10 heures. Seule une partie de la surface du noyau cométaire, de l'ordre de quelques points de pourcentage, est active, c'est-à-dire qu'elle libère des substances volatiles qui forment la comète, sa queue et sa chevelure.
Les destinées finales des comètes de cette famille sont de diverses natures ; en raison de leurs passages à proximité de la planète Jupiter, elles sont davantage prédestinées que les autres comètes à terminer leur existence par une collision avec le soleil, une collision avec une planète ou un de ses satellites (D/1993 F2 Shoemaker-Levy 9), une transformation en astéroïde, une division en deux comètes ou plus (42P/Néouïmine et 53P/Van Biesbroeck), ou encore leur fragmentation et désintégration (73P/Schwassmann-Wachmann) et les pluies de météorites Tau Herculides, 3D/Biela et les Andromedides.
L'appartenance d'une comète à cette famille n'est pas univoque parce que de nombreux critères sont avancés pour en établir l'adhésion, donc, selon les compilateurs de telle ou telle liste, une comète pourra y être incluse ou non.
Les comètes qui pourraient être incluses dans cette famille, exemple la comète P/2006 R1 (Siding Spring), caractérisées par des orbites rétrogrades, sont aujourd'hui répertoriées dans la famille des comètes de Halley.
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