Tcheliabinsk 15.02.2013 (anniversaire)

Tcheliabinsk

Le 15 février 2013, alors que des astronomes du monde entier se préparaient à suivre dans la soirée le passage de l'Astéroïde 2012 DA14 aujourd'hui renommé (367943) Duende, à seulement 27.700 km de la Terre. Les habitants de la ville industrielle de Tcheliabinsk, à l'est de l'Oural, en Russie, furent surpris ce matin-là par une puissante explosion au-dessus de leur tête.

Les deux événements, le passage de "Duende" et la chute du bolide de Tchéliabinsk n'ont aucun lien, il s'agit là que d'une simple coïncidence.

Meteor Hits Russia Feb 15, 2013 - Event Archive

Furent récupérés 5 tonnes de roche au total, dont un gros morceau de 650 kg tombé dans le lac Chebarkul. On estime que cet aérolithe mesurait à l'origine 19 mètres pour environ 10.000 tonnes.

Météorite de Tcheliabinsk: un fragment géant extrait d'un lac

L'énergie libérée lorsqu'il s'est brisé à environ 20 km d'altitude était équivalente à 500 kilotonnes de TNT, soit 30 fois celle de la bombe d'Hiroshima. L'onde de choc fit jusqu'à 1500 blessés dans un rayon de 120 kilomètres.

Il fut proposé dans un premier temps, un lien avec le géocroiseur Duende qui nous frôlait le soir même, mais les enquêtes sur leurs trajectoires respectives, corroborées par leurs empreintes spectrales distinctes, ont rapidement montré qu'il n'y en avait pas.

Plus tard, l'Astéroïde de 2 km de diamètre, (86039) 1999 NC43 est devenu un suspect très sérieux pour les astronomes. « Mais, d'un point de vue dynamique et de composition, la relation entre les deux objets est trop faible ».

A partir des calculs de la trajectoire finale de l'astéroïde, étayée par de nombreux témoignages, des chercheurs on tenté de remonter jusqu'à son orbite initiale et donc de déterminer avec quel autre corps il a pu être en relation. Pour y parvenir, des millions de simulations numériques furent nécessaires, en tenant compte aussi des paramètres orbitaux de Duende.

Pour eux, 2011 EO40 (taille estimée : 200 m) est un bon candidat sur le plan dynamique. Cependant, sa signature spectrale diffère de l'objet de Tcheliabinsk. Du moins pour l'instant, soulignent les chercheurs qui ne s'interdisent pas d'établir une parenté.

Selon leurs résultats, le bolide de Tcheliabinsk empruntait la même route que le géocroiseur 2011 EO40. Le 15 février 1982, il serait passé dans les parages de la Terre, à moins de 224.400 km. Cette approche aurait eu pour conséquence de modifier sensiblement son orbite et de le placer sur une trajectoire de collision, 31 ans plus tard.

Le principal obstacle qui empêche de déterminer l'orbite du corps-parent est la valeur controversée de sa vitesse géocentrique à l'impact. Il faut ajouter que, le chemin de notre planète autour du Soleil est pavé de nombreux météoroïdes plus ou moins en résonance gravitationnelles les uns avec les autres. Toutes ces populations d'Astéroïdes d'origine diverse convergent vers des astres plus massifs qu'eux comme la Terre et finissent par épouser des orbites très similaires au fil des millénaires.

il existe des groupes de géocroiseurs dont les caractéristiquesorbitales sont communes sans pour autant avoir les mêmes compositions. En l'occurrence, le bolide de Tcheliabinsk serait un membre du groupe nommé Ptah (divinité égyptienne), en référence à l'un des plus gros d'entre eux. La météorite 2008 TC3 qui a explosé dans le ciel soudanais le 7 octobre 2008 et 2014 AA, arrivé au-dessus de l'Atlantique le 2 janvier 2014, en auraient aussi fait partie.

Faut-il pour autant paniquer ? Pas vraiment. Les deux objets cités ci-dessus étaient plutôt petits, entre 2 et 4 m. Ils furent rapidement pulvérisés en entrant dans la haute atmosphère. En outre, il ne faut pas oublier que la surface de la Terre est recouverte à plus de 70 % d'eau... Quant à un évènement comme celui de Tcheliabinsk, le plus puissant enregistré depuis celui de Toungouska, survenu le 30 juin 1908, tous les experts sont d'accord pour dire qu'il y en a un en moyenne par siècle. En plus de cela, la probabilité que cela se reproduise au-dessus d'une grande ville, n'est que d'une fois tous les... 10.000 ans