Actuellement en orbite autour de l'Astéroïde RYUGU situé à 340 millions de kilomètres de la Terre, la sonde spatiale japonaise Hayabusa 2 doit entamer mercredi son voyage de retour, afin de rapporter sur Terre de précieux échantillons susceptibles d'éclairer sous un nouveau jour la formation de notre système solaire.
Après pratiquement un an et demi d’étude de l’astéroïde Ryugu, la sonde japonaise Hayabusa2 se prépare pour son retour vers la Terre. Elle rapporte les poussières issues de deux prises d’échantillons, aprés avoir a deux reprises cette année, réussi l'exploit de se poser brièvement sur l'Astéroïde.
La sonde va rapporter sur Terre du carbone et des matières organiques qui fourniront des données sur la façon dont la matière est répartie à travers le système solaire, sur les raisons de sa présence sur l'astéroïde et sa relation avec la Terre.
Hayabusa2, a ainsi pu prélever des échantillons de poussières tant sur la surface que dans le sous-sol de cet Astéroïde de 900 mètres de diamètre, dont l'origine remonte à la naissance du système solaire il y a 4,6 milliards d'années.
Hayabusa2 larguera une petite capsule avec les poussières récoltées à la surface, et dans le cratère créé par la mission, qui rentrera seule dans l'atmosphère, ces prélèvements devrait normalement revenir sur Terre vers la fin 2020.
Après son décollage le 3 décembre 2014, la sonde japonaise avait attendu plusieurs années pour atteindre son objectif, l'astéroïde de type C "Ryugu", le 27 juin 2018.
Depuis, la mission a réussi de nombreuses et impressionnantes expériences comme le largage de quatre robots, une explosion contrôlée pour créer un cratère, des vols à très basse altitude (quelques mètres) et deux prises d'échantillons, au cours desquelles Hayabusa2 est venue frôler la surface avec sa "trompe".
Ce 13 novembre à 2h du matin (Paris), le véhicule va quitter son astéroïde et entamer son voyage de retour vers la Terre.
Actuellement à 20 km de la surface de Ryugu, la sonde va d'abord allumer brièvement ses moteurs auxiliaires pour s'éloigner définitivement de l'astéroïde. Durant cinq jours jusqu'à être à plus de 60 km, le véhicule japonais va réaliser ses dernières observations de Ryugu, après quoi il s'orientera avec précision pour son retour sur Terre.
Du 19 novembre au 2 décembre, il testera ses quatre moteurs à propulsion ionique au Xénon qui ont passé de longs mois éteints, après quoi il entrera dans une phase de croisière (un moteur en réserve). L'état des propulseurs est le point le plus critique : s'ils fonctionnent correctement, alors la mission Hayabusa2 sera quasiment assurée d'arriver à bon port.
L'atterrissage est prévu près de Woomera, en Australie, au mois de décembre 2020 (la date précise sera connue en fonction de la précision du trajet).
Le véhicule principal, pour sa part, devait initialement se consumer au-dessus du Pacifique, mais après étude de ses réserves en carburant, l'agence japonaise étudie d'autres scénarios. Hayabusa2 pourrait en effet se contenter de survoler notre planète avant de se diriger vers un potentiel autre astéroïde ou corps céleste proche.
Ce long périple doit commencer à 10H05 (01H05 GMT), a précisé l'Agence spatiale japonaise (Jaxa).
Le voyage aller vers Ryugu lui avait pris trois ans et demi, mais le retour devrait être nettement plus court grâce à la plus grande proximité des positions orbitales actuelles de la Terre et de cet astéroïde.
Les échantillons devraient être largués dans un désert du sud de l'Australie, selon des responsables des agences spatiales japonaise (Jaxa) et australienne (Asa).
Le coût total de sa mission est estimé à 30 milliards de yens (environ 250 millions d'euros).
Avec sa première sonde Hayabusa ("faucon" en japonais), dont la mission avait duré de 2003 à 2010, la Jaxa avait déjà réussi à collecter et ramener sur Terre un peu de poussière d'un autre lointain astéroïde, Itokawa, au terme de nombreuses péripéties qui ont servi de leçon pour Hayabusa 2.